CHAMPIONNATS DE FRANCE DES 100 KM : Suspense en perspective

Samedi, le bourg de Theillay accueillera les championnats de France des 100 km. Il s’agira là d’un véritable tour de force pour cette petite commune du Loir-et-Cher, située à proximité de Vierzon et peu habituée à recevoir autant de coureurs, mais qui en cette occasion et selon l’avis expert de Fabrice Simoes, à l’origine de cet événement : « A mis les petits plats dans les grands. ». En effet, pour la première fois de leur histoire, les 100 km des Etangs de Sologne réuniront 400 participants.

En l’absence des leaders français de la discipline, à l’instar de Laurence Klein championne d’Europe et vice championne du monde 2007, désormais tournée vers le marathon et des autres filles de l’équipe de France en pleine préparation des championnats du monde, prévus en Italie fin octobre , plus le forfait de l’élite masculine, notamment en la personne de Pascal Fétizon et de Yannick Djouadi, tous deux anciens champions du monde également concentrés sur le mondial, les éternels contempteurs gloseront sur la valeur compétitive de ce championnat de France 2008.

Pourtant, d’une part la lutte pour le titre devrait s’avérer à la fois passionnante et riche en suspense et d’autre part, sur ce circuit propice à la performance, vu les forces en présence, des chronos de niveau international sont à prévoir.

Du côté des hommes figurent parmi les inscrits : Jean-Jacques Moros, seulement âgé de 33 ans, ancien international, champion de France 2006 et titulaire d’un record de 6h51’, vainqueur de la Transe Gaule et second du Spartathlon. Jean-Marc Bordus, un athlète d’expérience plusieurs fois sous les 7 heures. Plus Loïc Lebon de retour à la compétition après plusieurs années de galère inhérentes à des blessures, spécialiste des 24 heures avec un score de 236 km et auteur d’un chrono de 7h04’ sur 100 km.

Chez les féminines, Brigitte Bec, vice championne du monde des 24 heures 2007, recordwoman de France avec un cumul de 236 km, seconde elle aussi du Spartathlon, également ancienne du team France sur 100 km en 2006 et détentrice d’une performance de 8h13’ apparaît favorite et au vu de sa progression semble capable de passer sous les 8 heures.

Cependant, la bagarre pour la victoire ne saura se limiter à un combat de spécialistes de l’utrarunning. Des marathoniens de bon niveau risquent de jouer les trouble-fêtes, bien que néophytes sur 100 km. Ainsi de Céline Cormerais, riche d’un temps de 2h37’, de Vincent Rousseau, régulier à 2h25’ et de Régis Rémond, également habitué aux 2h25’. Ces adeptes du mythe olympique, forts de leur vitesse de base, s’ils ont suivi une préparation idoine peuvent prétendre à des performances de haut niveau, en référence aux tables de correspondance publiées de-ci, de-là.

Néanmoins et encore plus que le marathon, le 100 km possède une dimension irrationnelle et implique de la sagesse. Bref, ces marathoniens tiendront-ils la distance et parviendront-ils à ne pas se laisser paralyser par la peur de l’inconnu, une fois parvenus au 70ième km ? Et quid de leur estomac, de la chaleur et des longues lignes droites source de gamberge, qu’ils affronteront esseulés ?
De toute façon, les paris demeurent ouverts, car les cent bornards les plus aguerris risquent eux aussi de vivre de terribles défaillances. Donc, tout reste possible et juge on ne peut plus objectif, le chronomètre rendra son verdict samedi, vers 13h30