Faut-il ou non assouplir les barrières horaires ?

La question du temps limite sur les épreuves de trail est de plus en plus vive.

Faut-il accorder un temps limite très souple pour accueillir le maximum de rando-coureurs et même randonneurs ou bien faut-il être plus sévère pour garder au trail une identité course à pied ?
Telle est la question posée par de nombreux organisateurs qui ne savent pas vraiment trancher ?
Actuellement en France les barrières horaires sont le plus souvent calculées sur une moyenne de progression de 5 à 6 km/heure parfois moins pour les ultras, la moyenne pouvant tomber à 3,5 km/heure.

C'est d'ailleurs ce qui a permis à l'ultra de se développer car les délais restent abordables. C'est la force même de ce mouvement.
A titre d’exemples, pour les épreuves parrainées par vo2 runinlive, les moyennes accordées sont de 5 km/heure pour l’Endurance Trail (120 km), 5,5 km/heure pour les Templiers (70 km), 4 km/heure pour la Piste des Seigneurs (67 km), 5,5 km pour l’Aubrac Aventure Trail (85 km).

Lors de l’étape Salomon dans les Vosges, l’organisateur a appliqué à la lettre une barrière horaire fixée à 6 km/heure. Résultat, 150 participants sont montés dans les bus abandon.

Aux Etats-Unis, sur l’épreuve la plus populaire et qui accueille le plus d'ultra-runners, l’American River disputée sur 50 miles entre Sacramento et Auburn en Californie et qui fêtait cette année son 30ème anniversaire, les délais sont beaucoup plus sévères avec des moyennes à respecter de :
. 7 km/heure au 50ème km
. puis 6,5 km/heure pour le 65ème km et le 76ème km.

Aux Etats-Unis encore et toujours du côté de Auburn, la très célèbre Western State Endurance Run pratique également des délais draconiens avec un temps limite fixé à 30 heures pour couvrir les 160 km (certes avec un dénivelé abordable). Autant dire que si en France, un tel délai était appliqué, les courses d’ultra s’effondreraient en participation avec un nombre de coureurs très faible au départ capable de tenir une telle moyenne.