MARATHON DE NEW YORK 2009

La vie tumultueuse de Steve Pusztay

A n'en pas douter, le prochain marathon de New York sera fêté avec faste pour célébrer ce 40ème anniversaire.

Et la presse américaine ne sera pas en reste pour être au diapason de ce grand évènement. Comme le New York Times qui a débuté une belle série de portraits des 55 coureurs qui ont terminé la première édition en 1970.

Les journalistes New Yorkais ont en particulier retrouvé la trace de Steve Pusztay qui, à 22 ans, était le plus jeune coureur de ce peloton composé de 127 néo-marathoniens s'élançant sur ce parcours à parcourir 4 fois tracé autour de Central Park.

L'histoire de Steve Pusztay n'est pas banale car il est né en Allemagne dans un camp de réfugiés qui avaient survécu à l'hollocoste. 6 de ses frères décéderont dans ce camp rongé par la misère, la maladie et la violence.

En 1957, la porte des Etats-Unis s'ouvre pour une vague d'immigrants de l'Europe Centrale fuyant le communisme. Ce qu'il reste de la famille Pusztay s'installe alors à Cleveland où une nouvelle vie débute avec cette peur au ventre qui les empêche d'avoir confiance en quiconque. C'est alors l'apprentissage d'une langue, d'une nouvelle société, de nouveaux codes de vie. Dans cet apprentissage, le sport occupe une large place dont la course à pied.

A peine naturalisé, le jeune Steve est alors appelé à servir son pays d'adoption alors en guerre au Vietnam. Mais au dernier moment, on l'affecte en Allemagne car doué pour les langues (il parle 24 langues), il intègre une unité chargée d'espionner et d'infiltrer derrière le rideau de fer, cela pendant trois longues années.

De retour aux Etats-Unis, il devient enseignant et dirige même une petite ferme laitière dans l'Ohio tout en s'adonnant à sa passion qu'est la course à pied. Il disputera ainsi près de 50 marathons.

Mais la vie de Steve Pusztay n'est pas un long fleuve tranquille. En 2003, il s'engage pour l'Irak avec la Garde Nationale, comme spécialiste du renseignement. C'est là qu'il sera victime d'un accident qui le laisse gravement handicapé d'une jambe après deux longues années d'opérations et de rééducation.

Alors pour cet homme blessé dans sa chair, ce 40ème anniversaire aura un goût salé - sucré, celui de la vie qui réserve son lot de bonnes et de mauvaises surprises.