UTMB 2013

Voici le CR de mon périple autour du Mont Blanc

Départ 9h de Bussy avec tous les joyeux traileurs buxangéorgiens. Arrêt sur l’autoroute pour rejoindre Daniel et sa bande qui part pour Grenoble.
Pas loin de 8h de voyage pour rallier Chamonix. Nous sommes logés à 800m de la ligne de départ dans une résidence avec piscine (que nous n’utiliserons pas). Chacun prend ses marques, Kader, choisit sa chambre et son coéquipier de lit… Ce sera Hervé ! Claudio et Christophe prennent la chambre parentale et moi, la salle à manger pour moi toute seule, royal. 
1h30 d’attente pour récupérer les dossards... Pasta party préparée par Claudio, bonne nuit de sommeil et nous voilà le jour du départ.
Derniers préparatifs, repas du midi, petite sieste.

15h dépôt de nos sacs qui seront acheminés à Courmayeur puis nous nous mettons sur la ligne de départ prêt de Bert, à quelques mètres des élites (qui ne nous sont pas présentées…Dommage, on ne sait pas qui s’aligne sur la course).
Super ambiance, super musique et là le trac commence à se faire sentir, c’est bon signe.
Cette course, j’y suis inscrite (à cause/grâce) à Claudio qui avait insisté. Sinon, je ne me serais jamais inscrite sur l’UTMB, ce n’est pas une course qui me faisait rêver.

A quelques minutes du départ, la musique prend aux tripes… Que c’est bon, les meilleurs moments sont avant la course !
Le départ est donné. Je prends mon rythme, m’enferme dans ma bulle. Hervé en fera l’expérience : on ne parle pas à une marmotte qui court. Il essaye d’échanger mais je ne lui réponds pas. Je me concentre sur mes sensations.
La première partie est assez roulante, ça court bien jusqu’aux Houches ce qui permet d’étaler le peloton sans aucun embouteillage.
Première montée… Et comme d’hab je me fais doubler sans cesse. Je suis une vraie quiche en montée et là comme ma préparation n’est pas du tout adaptée à la montagne, c’est pire ! J’échange quelques mots avec David Wiener (Impérial Trail) qui finira en 32h54… Je ne suis pas au mieux, j’ai mal au ventre, limite crampée aux cuisses mais je sais que ça va passer.
Mon objectif : passer les premières barrières horaires avec un peu d’avance car je sais qu’après, je vais grappiller du temps au fur et à mesure de la course.
Je passe aux Contamines avec 50 min d’avance sur la barrière ce qui me libère la tête. Je croise Squalou qui m'encourage et trotte à mes côtés. 
Ma tactique : monter comme je peux, descendre comme je sais le faire : en doublant toutes celles et ceux qui sont passés devant dans la montée, gagner des places en m’arrêtant au strict minimum aux ravito.
Première erreur de gestion : je ne remplis pas mon camel back aux ravitos et je me retrouve à sec… Obligée de puiser dans les réserves. Quelle faute de débutante ! 

La machine est lancée,  Je sens bien que je suis un peu limite au niveau des cuisses mais je gère.
La première nuit passe bien, je ne sais pas qui est devant, qui est derrière. Je pense que je double Claudio, Christophe et Eric sans le savoir lors des ravitos. Les paysages après le lac Combal sont magiques. C’est une très belle partie.
J’arrive à Courmayeur avec 2h d’avance, je prends mon temps. Je retrouve Bert. Je me change complètement, nettoyage aux lingettes et perds 1h….ça me coûtera cher pour la suite !
Je repars pour un gros morceau : le grand Col Ferret

Le trio Buxangeorgien me double. Claudio essaye de me motiver en me disant de prendre leur train et de m’accrocher. Je n’essaye même pas d’accrocher mon wagon, leur locomotive va trop vite pour moi dans les montées. Je vais ensuite les voir régulièrement aux ravitos.
J’essaye de limiter les dégâts dans la montée du grand col ferret. Je sais que si je passe avec de l’avance, le plus dur sera fait, il me restera à gérer. En haut il fait froid, un vent terrible, je redescends de suite pour éviter de prendre froid et je me couvre dans la descente. A la Fouly, changement d’affaires. Je me prépare pour la nuit. Les Buxangéorgiens sont juste devant et Eric dans la salle des médecins, malheureusement pour lui la course est finie.

Je continue ma progression, environ 1h30 d’avance sur les barrières. Je suis persuadée que les dernières barrières sont plus larges que je vais donc accentuer mon avance…GROSSE Erreur, je ne m’en apercevrais que trop tard ! Je prends un peu de temps au ravito de Champex, je discute avec les parents d’un coureur, je repars, invitée par deux américains à les suivre mais même sur le bitume, il me mènent un train d’enfer. Je préfère les laisser partir et continuer sur mon rythme.

Je me traine dans la montée de Bovine et j’arrive à Trient avec 30 min d’avance. Ça ne me perturbe pas, je suis bien, dans ma tête je sais que je vais finir… Et encore une fois, je prends mon temps au ravito et repars avec à peine 10 min d’avance… Mais pas stressée car je calcule 2h de montée, 1h de descente, je suis largement bonne pour passer les prochaines barrières. Je monte Catogne en 2h mais je ralentis avant le pointage, m’arrête tranquillement faire pipi…. Bref, je relâche la pression, je me vois déjà finisher dans 4h…

Quand le bénévole m’annonce 1h30 de descente, le ciel me tombe sur la tête…  La barrière, je ne vais pas la passer. C’est trop bête, je pense à ma fille qui me regarde sur le net et je me dis que pour elle, ça va être la fin du monde si je ne suis pas à l’arrivée… Je fais abstraction de mes douleurs aux cuisses et commence à dévaler comme une folle les premiers Km. Mais vite fait mon corps me rappelle que j’ai 150 Km dans les cannes et que ça ne descendra pas si facilement. Je commence à avoir d’énormes crampes et la tête lâche. C’est fini, je ne passerai pas…. Je m’arrête, et je souffle… Tant pis, pour mon dernier ultra, je ne passerai pas la ligne à cause non pas d’une blessure, non pas d’un problème gastrique mais à cause d’un relâchement trop tôt de la pression.

Première leçon : Rien n’est jamais acquis... Mais la deuxième que j’apprendrai le lendemain : rien n’est jamais perdu. En effet, dans la descente, pensant louper les barrières, je me suis arrêtée. Une américaine que j’avais doublée est passée devant moi. Elle a continué en marche/course et elle passe non seulement la barrière de Vallorcine mais elle est également finisheuse et 46h05.
C’est une attitude que je n’ai jamais en course. En général ; je ne lâche rien. Je reste attentive jusqu’au bout… Et bien là, je me suis faite avoir comme une débutante !

Alors déçue, non. C’est sûr j’aurais préféré passer la ligne mais ca remet les pendules à l’heure ☺
1/ On aborde pas un ultra sans en avoir envie à 200 %
2/ Sur une telle distance, la gestion de la course ne doit pas être laissée au hasard. Si j’avais étudié un minimum le parcours, JAMAIS cette mésaventure ne me serait arrivée.

Et comme disait Nietzche, « tout ce qui ne tue pas rend plus fort »… Alors, finishers ou non, cette expérience nous aura tous rendu plus fort.
Un grand merci à tous les supporters (trices) qui ont vécu plus intensément que les coureurs ce parcours derrière leur ordinateur. Désolée pour celles et ceux qui ont cru à mon finish et qui a travers leurs petits mots, gestes m’ont encouragée. Il a même fallu que j’en réconforte certains tellement ils étaient déçus de me voir stopper si près du but.

En tout cas, aucun regret. La course est très belle, le balisage irréprochable, l’ambiance de feu… Un grand merci à toute l’équipe de Bussy pour traileurs et supporters et en particulier à Claudio sans qui je n’aurai jamais vécu cette aventure.

Maintenant place à la récup, aux trottings à pied et à cheval, au bonheur de cavaler sans aucun objectif !

Salut la marmotte

très beau CR. félicitation pour ta course, même si tu ne l'as pas finie, une petit erreur de crono sur les portes, cela arrive.
Le principal est de garder de belle images de la course.

Félicitation

Beau récit et très belle course !!!

C'est l'histoire d'une marmotte qui voulait courir...


Courir pour gravir les sommets...


Inaugurer les passages techniques...


Tout en gérant bien sa course au niveau des solides...


et des liquides...


Malheureusement, malgré sa vélocité...


Elle fut rattrapée par les barrières...


Elle voulu alors nous faire croire qu'elle allait changer de passion  


Mais en fait elle avait juste besoin d'un peu de repos  


Avant de choisir une nouvelle course...


Pour "repartir encore plus fort" (Nietzsche  ) avec son nouveau sponsor !


Allez ! Encore bravo et à bientôt sur les sentiers !

      
Pour le repos... j'hiberne quelques temps. J'ai un peu de mal à récupérer

Bonne récup ma lisette ! C'est bien que tu le prennes avec philosophie
Comme consolation tu as pu voir au moins les plus beaux paysages au monde avec le

Monsieur Chief Sioux c'est excellent    

à bientôt ...

Dommage que tu n'ai pas pu finir le tour, pour ton dernier ;-)
Tu as quand même fait une jolie course.
Nous te suivions effectivement sur notre écran de pc, et quand nous avons vu que tu étais arrêté nous étions dégouté pour toi.
Quel est ton programme pour la suite raid, co ...
Vous devez être au courant de ça: http://teamfdb.jimdo.com/trail-o/

C'est toi sur la photo ???? En tout cas si ce n'est pas toi, c'est ton jumeau.
Pour moi, c'est équitation mais je suis partante pour les raids, CO et toutes les autres courses ludiques.
Je mets une news pour le 28. Je vais voir si Marinette est intéressée et Maxou pourra s'entrainer pour le bac. Il a pris CO ! Mais tout dépend des plannings...