MARATHON "Il faut ranimer la flamme"

Nommé récemment responsable du hors stade, Pascal Chirat veut recréer une dynamique et évoque la nouvelle formule du championnat de France du marathon. Rencontre au soir du France de marathon qui a vu la victoire de Samir Baala (notre photo).

Pourquoi en est-on arrivé à cette situation, où à l'occasion de ce championnat de France, il n'y a que 200 inscrits ?
C'est difficile à dire. Il y a plusieurs raisons qui ont conduit à ça. En tout cas, depuis que je suis arrivé on me pose la question de savoir comment revaloriser le France du Marathon. Bon il est clair qu'avec 200 participants et en l'absence des meilleurs, le titre perd un peu de sa valeur.

Avez-vous des solutions ?
Nous avons pour objectif de réengager des équipes de France compétitives dans les coupes du monde et les coupes d'Europe, or un des moyens de revaloriser le titre va passer par une sélection à ces événements, mais en imposant quand même un minimum chronométrique, parce que le but c'est d'emmener lors de ces épreuves internationales des équipes qui soient fortes. C'est sûr que la sélection des champions de France correspond à la formule idéale.

Vous dites vouloir imposer un minimum, mais pour repartir sur de bonnes bases, n'êtes-vous pas obligé d'être modeste, dans un premier temps ?
Oui. Pour repartir sur de bonnes bases, je pense que le collectif doit être composé d'un ou deux leaders, parce qu'il n'y a pas de collectifs qui fonctionnent sans leaders et après on complète l'équipe avec des gens qui ne sont pas forcément des athlètes de tout premier plan, mais qui mouillent le maillot à mort pour que le résultat de l'équipe soit bon. Ca c'est quelque chose que l'on va mettre en place. Ca sera une des priorités pour le marathon en 2009. Berlin, c'est une première pierre. Ensuite, viendront les Europe et on va tout mettre en oeuvre pour ranimer la flamme à Londres.

Que comptez-vous faire d'autre pour revaloriser le titre de champion de France ?
Sénart était le dernier championnat de France organisé selon cette formule. L'an prochain, on va se diriger vers autre chose. Il n'y aura plus un championnat de France sur une seule épreuve. Le titre sera décerné sur l'ensemble des marathons ayant un label régional, national, ou international. A l'heure des bilans, l'athlète qui aura réalisé le meilleur temps se verra décerner le titre de champion de France. Dans l'attribution de ce titre, on prendra également en compte les chronos réussis lors de la coupe du monde.

Normalement un championnat c'est la course d'un jour et cela implique de la confrontation, n'est-ce pas tronquer le titre que d'en arriver à cette solution ?
Il est sûr que les puristes ne vont pas apprécier le fait qu'il n'y ait plus de confrontation, mais quand on observe la pratique du marathon en France, qui d'un côté ne se porte pas mal vu le nombre de grands marathons qui sont organisés et vu le nombre de participants que cela induit, on se dit qu'il n'est pas normal que le championnat de France ne réunisse plus que 200 participants.

Est-ce vraiment raisonnable de désigner un champion de France sur une population extrêmement minime de la pratique française ? Bon, je pense qu'il n'existe pas de solution parfaite à court terme. On va donc essayer autre chose et voir si ça revalorise le titre. Maintenant la vraie réalité, c'est qu'il n'y a pas de monde et qu'en plus les meilleurs ne sont pas là. Donc on ne pouvait plus continuer cette formule. On va essayer un ou deux ans et on verra, si ça fonctionne ou pas et quelles solutions aborder