48 HEURES DE SURGERES : Triomphe japonais

Il y a toujours plus fou que soi... Je ne sais pas si la devise existe mais je vous laisse lire la suite. Un 85 Km, ils doivent se marrer ! :P

Ryoichi Sekiya, après être passé en 249, 414 km aux 24 heures semblait en mesure d’aller largement au-delà des 400 km et de se rapprocher des 430 km.

Cependant il connaîtra une seconde journée de course difficile en raison de terribles douleurs musculaires au niveau des cuisses et devra se contenter d’un cumul suffisant de 401,416 km pour l’emporter à l’issue des 48 heures. Malgré tout, le triple champion du monde des 24 heures apparaissait satisfait et déclarera : « Il s’agissait de ma 2ième tentative sur 48 heures. En 2006, les conditions étaient terribles en raison de la chaleur et sans doute, n’étais-je pas préparé correctement. Je n’avais pas fait assez de séances longues. Cette fois, j’ai du faire avec des problèmes de cuisses durant les dernières 24 heures. Pour tenter d’oublier la douleur, je me concentrais sur l’instant. Je me refusais à toute projection. Mon objectif se limitait au tour de piste. J’imaginais que ce stade ressemblait à une vaste montre, dont j’étais la trotteuse et qu’il ne fallait surtout pas que cette aiguille s’arrête de tourner et cela tour après tour. Il en a été ainsi jusqu’au bout. Finalement, je suis satisfait parce que c’est la première fois que je vais au-delà des 400 km, que l’on considère tous comme un objectif important et en plus je gagne cette épreuve. A 41 ans, je ne désespère pas de progresser et d’améliorer ce record l’année prochaine. Désormais, je vais d’abord récupérer avant de me lancer dans la préparation des mondiaux sur 24 heures, qui auront lieu à Séoul en octobre. Je voudrais décrocher un 4ième titre et me rapprocher des 280 km, si les conditions le permettent. Avec un record actuel de 274 km, je pense que c’est possible. »

Ce représentant du pays du soleil levant laissera sa compatriote Sumie Inagaki à près de 19 km. En dépit des encouragements du public fasciné par cette athlète, capable de rivaliser avec les hommes, cette Nippone ne parviendra pas à atteindre les 400km. Mais cette seconde place suffira à la combler : « J’étais plus à l’aise qu’à l’occasion de ma première tentative en 2006, où j’avais eu du mal à supporter la chaleur et où j’évoluais également dans l’inconnu. En plus, j’améliore mon record du monde. J’ai réussi un tour de piste de plus qu’en 2006. Soit 301,59 mètres supplémentaires et un total de 382,495 km. Au cours de la seconde nuit, j’ai connu des troubles de l’estomac, qui m’ont obligée à m’arrêter 3 heures. Donc, sans ce souci j’aurais fait mieux et à l’avenir, je ne désespère pas d’être la première femme au-dessus des 400 km. »

Moins en forme que l’Américain Philip Mac Carty, Emmanuel Conraux, le premier français pointera à la 4ième place avec 363,717 km. « Manu » participait à Surgères pour la 4ième fois avec pour ambition de se rapprocher des 400 km : « J’ai essayé. Je suis parti plus lentement que d’habitude, car je passe en 207 km aux 24 heures. Ensuite, sans doute comme tout le monde, j’ai connu des petits problèmes musculaires et aussi, j’ai fini épuisé, avec l’impression d’avoir beaucoup puisé. Pour tenter de réaliser la meilleure performance possible, je n’ai pas dormi du tout. A la fin, j’avais des hallucinations. Maintenant, je vais préparer une course de vélo de 500 km et dont le profil présente 13000 mètres de dénivelé positif, puis ensuite un triple ironman, le Spartatlon et en novembre un décaironman. J’espère conquérir le record du monde. Il est actuellement de 8 jours et 12 heures. Je vais viser moins de 8 jours. »

L’épreuve terminé, Michel Landret, l’organisateur déclare : « Je suis comblé. Compte tenu des conditions climatiques, on a un coureur à plus de 400 km et un record du monde chez les femmes. En plus le public a répondu présent. Donc ça nous encourage à repartir pour une 24ième édition. Enfin, je ne m’attendais pas à un contrôle anti-dopage, mais c’est bien. J’étais demandeur depuis de nombreuses années. D’une part ça officialise les 48 heures, car la FFA nous prend en compte et d’autre part, ça fera taire de mauvaises rumeurs, parce que lorsque qu’un athlète court plus de 400 km, le commun des mortels a tendance à considérer qu’il n’est pas possible d’y arriver sans prendre de substances illicites. »